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LUN | 27 MAI / 19:00 >> Centre national de la danse / Pantin / Studio 3 | |
MAR | 28 MAI / 19:00 | |
MER | 29 MAI / 19:00 | |
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EMMANUELLE VO-DINH
- France -
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FR Au départ de Sprint, il y a la volonté d’Emmanuelle Vo-Dinh d’écrire un solo pour Maeva Cunci, artiste hybride et composite, et interprète avec laquelle elle travaille depuis plus de dix ans. Cette complicité, nourrie de regards partagés sur l’ensemble de ses créations, lui a donné l’idée d’un solo qui tracerait un portrait en creux, et où la question majeure serait celle de l’épuisement : un sprint comme une course en rond (que faire d’autre sur l’espace du plateau ?), toujours recommencée, au rythme du souffle et des pas, martelant, lancinant ; un sprint pensé comme une basse continue, une figure presque neutre, altérée et contournée parfois, donnant naissance à d’autres états de corps, à des présences où se côtoient la puissance et l’abandon, le goût du dépassement de soi ouvrant vers d’autres possibles. Car si Maeva Cunci, comme la plupart des danseurs, déteste courir, qu’importe, la course ici n’est pas le symbole d’une mobilité ou d’une fuite en avant mais plutôt un révélateur : que se produit-il, que reste-t-il quand on va jusqu’à l’épuisement ?
Après avoir parcouru un cycle abstrait avec des pièces à caractère hypnotique comme décompositions ou ici/Per.For où les questions de rythme, d’espace, de répétition, étaient au coeur de son travail, puis être revenue à la figure et à la singularité de l’interprète notamment avec Eaux-fortes, Emmanuelle Vo-Dinh s’intéresse aujourd’hui à leur possible synthèse.
Avec Sprint, elle explore ainsi la tension entre figuration et abstraction, le croisement de ces zones, le frottement entre ces deux pôles. Maeva Cunci est le point de départ figural qu’elle emmène vers l’abstraction à travers leur goût partagé pour la répétition du mouvement et des chorégraphies complexes. Comme le dit le philosophe Guillaume Le Blanc, il s’agit peut-être avant tout de « courir jusqu’à l’épuisement et renaître dans la joie d’un deuxième souffle ».
Parcours Après avoir été interprète, essentiellement auprès de François Raffinot au sein du Centre chorégraphique du Havre, Emmanuelle Vo-Dinh crée la compagnie Sui Generis, au Havre, en 1998 avant de partir à Metz puis en Bretagne, à partir de 2001. Si l’écriture des ses « débuts » inscrit un corps « figuratif » (Anthume ou la sensation du membre fantôme, 1998) qui privilégie la singularité de chaque interprète, la chorégraphe aborde progressivement un travail plus abstrait, par le biais de thématiques comme la neurologie ou la psychiatrie (Texture/Composite, 1999, Sagen, 2001). Avec décompositions (2003), Emmanuelle Vo-Dinh aborde un cycle de pièces (CROISéES, 2004 ; White Light, 2005 ; ici/Per.For, 2006) qui marque une rupture très nette avec les pièces précédentes. Le principe de « répétition » alors à l’oeuvre offre une réflexion autour du rythme et de l’espace. De facture plus abstraite et contemplative, ce travail invite le spectateur à vivre des pièces au caractère hypnotique. Au-delà des principes d’écriture chorégraphique, dont le mode se renouvelle dans une thématique autour de la perception du temps (la fugue, la mémoire), la chorégraphe associe régulièrement d’autres disciplines à ses pièces, à travers des collaborations artistiques suivies comme avec la compositrice Zeena Parkins, le plasticien Laurent Pariente ou l’écrivain Frédéric-Yves Jeannet.
Depuis 2007, Emmanuelle Vo-Dinh aborde des recherches qui s’appuient principalement sur l’écriture musicale (Aboli Bibelot…rebondi, 2007 ; 5’24, 2008), s’innervant aussi de certains aspects de l’histoire de la peinture (Eaux-fortes, 2007). Se déploient par ailleurs des interrogations qui croisent et recoupent ses expériences antérieures, pour en faire une synthèse, tout en remettant en jeu systématiquement les modes opérationnels. Les désirs de création de la chorégraphe se portent aujourd’hui autour d’une écriture qui questionne la figuration dans l’abstraction, et place l’interprète au cœur du processus d’écriture (Ad Astra, 2009). Elle prépare actuellement un diptyque pour corps et voix à partir des travaux de l’anthropologue Françoise Héritier. Le premier volet - transire -, a été créé en novembre 2010 pour le Festival Mettre en Scène (TNB) à Rennes. Le second volet a été créé en janvier 2013 pour le Festival Pharenheit. À partir de 2011, elle met en place le projet Histoires Exquises qui invite des chorégraphes (Latifa Lâabissi, Salia Sanou, Thierry Thieû Niang, Claudia Triozzi, Brigitte Seth et Roser Montlo-Guberna) à créer un solo à partir d’un témoignage oral. Emmanuelle Vo-Dinh crée pour Automne en Normandie au Volcan en novembre 2012 revolve une pièce pour 7 danseuses avec l’ensemble TM+ à partir de la pièce musicale Vortex Temporum de Gérard Grisey.
Emmanuelle Vo-Dinh mène également un travail d’actions artistiques auprès de différents publics (étudiants, enseignants, danseurs professionnels) au sein de stages, ateliers, conférences ou répétitions publiques ainsi qu’au travers de véritables créations conçues spécifiquement pour des danseurs amateurs (Double-jeux, Metz-2001 ; Rainbow, Rennes-2008, Flers-2010, La Source-2011, Metz-2012). Depuis le 1er janvier 2012, Emmanuelle Vo-Dinh dirige Le Phare, Centre chorégraphique national du Havre Haute-Normandie.
Elle a présenté aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis : WHITE LIGHT, en 2004 ; ICI / PER.FOR, en 2006 et Ad astra, en 2008.
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