Rencontres Choregraphiques Newsletter
Rencontres Chorégraphiques 2013

LES REALISATIONS

Mon corps, mon lieu 2010
La route du sens
Le corps à l'édifice # 2
Le corps point de vue
Les sisyphe *10
Le corps à l'écriture # 3
Mon corps, mon lieu 2008

Les sisyphe *10


Projet mené sur l'année scolaire 2006/2007

En partant d’un geste simple, le saut, l’atelier de Julie Nioche et de la kinésithérapeute Gabrielle Mallet propose à des collégiens et à des lycéens d’apprivoiser leur propre corps en relation avec celui des autres – de trouver un espace de liberté par rapport aux consignes données. Le passage à la scène oblige à exposer la fragilité de son image, à rentrer dans un jeu pour communiquer avec les spectateurs : atteindre ses propres limites tout en se laissant voir dans ces limites.

Le spectacle ne tente pas d’atteindre une forme fixe, c’est une mise en mouvement perpétuelle, scandée par la chanson des Doors, «The End». Un seul geste répété, comme le geste de Sisyphe poussant son rocher jusqu’en haut de la montagne, peut devenir un geste d’affirmation, de rage : celle de la puissance d’être à soi-même dans son action. Comment donner sens à ce geste ? Se singulariser dans la répétition ?
En rythme, mais chacun dans son rythme, ils tentent de s’accorder à la voix de Jim Morisson – force qui les entraîne en même temps que limite indépassable. Dans cette trajectoire qui mène les corps vers l’épuisement s’expriment les différences, les singularités de chacun.

Des portraits fragiles émergent peu à peu. Au-delà des codes vestimentaires, des sexes, le corps exprime son vécu, ses doutes, ses failles. «Les mythes sont faits pour que l’imagination les anime» écrivait Albert Camus. Les corps de ces Sisyphe contemporains deviennent les véhicules d’une imagination vivante, où chacun peut venir puiser.
Texte de Gilles Amalvi