JEU | 30 MAI / 20:30 >> La Dynamo de Banlieues Bleues / Pantin | |
VEN | 31 MAI / 20:30 | |
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KIMBERLY BARTOSIK
- États-Unis -
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FR Inspiré par l’essai poétique de la Canadienne Anne Carson, The Anthropology of Water, et par ses réflexions sur les forces invisibles qui provoquent des connections en reliant et attirant les gens les uns vers les autres, You are my heat and glare explore la violence et la faim générées par les relations intimes. Dans cette exploration, Kimberly Bartosik a privilégié les corps qui s’observent plus que ceux qui se touchent, ceux que l’on devine plus que ceux que l’on voit, dissimulés dans l’ombre ou derrière une cagoule, comme si, pour montrer la tension et l’attirance, il était préférable de rester à distance pour bien mesurer les forces en présence. Sur un plateau baigné dans une musique et des sons souvent inquiétants, éclairé tour à tour par des lampes de poches, des tubes de néons, des lumières de couleurs, les corps se succèdent, apparaissent et disparaissent comme enrôlés dans une étrange et sombre cérémonie. Comme s’il restait toujours, entre deux corps, un point obscur ou aveuglant, un endroit où la question d’Anne Carson demeure : « de quoi sommes-nous faits d’autre que de faim et de rage ? »
Cela produit une pièce intense, mystérieuse, dans laquelle tout est danse. La lumière comme l’ombre se meuvent avec les corps, le son se transforme par vagues et les forces qui attirent deux corps l’un vers l’autre sont apparentes même lorsque ceux-ci sont immobiles, chargés de désir et de violence. Comme le chantent les deux artistes qui ouvrent et ferment la pièce : love is a mystery. You are my heat and glare ne dit pas autre chose, mais décide de creuser cette assertion et de la mener du côté de l’inconfort. L’espace se dessine par fragments, les corps se dérobent au regard, ou sont exposés à la lumière de l’autre ou sous les sunlights serrés d’un néon, cerné par les bruits oppressants d’un avion ou les pépiements trop nourris des oiseaux.
Au-delà de l’amour et des relations intimes, la question posée par Kimberly Bartosik est la façon dont l’art nourrit ceux qui le font comme ceux qui le regardent, et comment, toujours, nous demeurons avides. Peut-être simplement pour rester en vie, c’est-à-dire en mouvement.
Parcours Kimberly Bartosik puise son inspiration de chorégraphe dans la littérature et le cinéma, après avoir exploré l’écriture expérimentale et la vidéo. Reflétant ce cheminement, ses pièces incorporent des supports multimédias et provoquent par leur aspect viscéral. Le travail de Kimberly Bartosik tourne autour du développement d’une danse technique, associée à des explorations conceptuelles, dans un univers fortement théâtralisé. En 2005, Kimberly Bartosik fonde l’organisation daela, afin de faciliter l’évolution de son travail de chorégraphe. Elle reçoit plusieurs aides à la création dont, en 2010, Building Up Infrastructures Levels for Dance (BUILD), bourse du Fonds pour les Arts de New York, en 2009, une bourse du Map Fond, en 2008, une bourse individuelle de la Fondation pour les Arts Contemporains, de 2009 à 2013, les bourses individuelles de la Fondation Jerome, en 2012 -2013, une bourse de FUSED (pour une résidence de création au CCN de Belfort en 2014), American Dance Abroad/The Travel Grant et New Music USA/Live Music for Dance. En 2010-2011, Kimberly Bartosik présente son travail en France, lors d’une résidence de au CCN de Belfort et au Théâtre de Vanves. Cette période de recherche et de développement est suivie d’une semaine de représentations en ouverture du Festival Artdanthé au Théâtre de Vanves en février 2011. La pièce est ensuite présentée à New York, à l’automne 2011, pendant le festival de danse Crossing the Line, organisé par l’Alliance Française. Son travail chorégraphique reçoit le soutien de théâtres et organisations reconnus aux États-Unis, au nombre desquels Danspace Project, Dance Theater Workshop, Movement Research, The Kitchen, et celui de donateurs particuliers. Elle a tenu une résidence de création au Kaatsbaan International Dance Center (2009), Jacob’s Pillow (2006, 2008, 2009, 2012), La Guardia Performing Arts Center (2009, 2012), Mt. Tremper Arts (2009, 2012), White Oak Plantation (2005, 2007), et The Silo (2007). Elle est artiste en résidence au Joyce Soho, à New York, en 2009-2010, et pour la saison 2005-2007, au centre Movement Research. En 2012-2013, elles participe au laboratoire de recherche Studio Series de New York Live Arts. Elle collabore depuis toujours avec le concepteur lumières Roderick Murray, lauréat du prix BESSIE. Membre de la compagnie Merce Cunningham entre 1987 et 1996, Kimberly Bartosik a tourné dans plusieurs pays et créé 19 rôles originaux. En 1997, elle reçoit le prix BESSIE pour son travail avec la compagnie Merce Cunningham. La première américaine de You are my heat and glare aura lieu au New York Live Arts en février 2014. Sa prochaine création sera présentée à The Chocolate Factory à New York en 2015.