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Rencontres Chorégraphiques 2013
GAELLE BOURGES :  RENCONTRES CHOREGRAPHIQUES 2013
MER 22 MAI / 20:30 >> Le Colombier / Bagnolet
JEU 23 MAI / 20:30
VEN 24 MAI / 20:30

GAELLE BOURGES
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GAELLE BOURGES - France -
(Association Os)

"Le verrou (figure de fantaisie attribuée à tort à Fragonard)"

pièce pour 4 interprètes
6O min
création


Projet chorégraphique Gaëlle Bourges
Avec Gaëlle Bourges, Marianne Chargois, Gaspard Delanoë, Alice Roland
Récit de Gaëlle Bourges, co-écrit avec Alice Roland, Gaspard Delanoë, Marianne Chargois (avec de larges extraits de textes de Daniel Arasse (Histoires de peintures, Editions Denoël, 2004) et Alain Jaubert (Palettes, "Le Siècle des Lumières", Arte Editions et Editions Montparnasse, 2005)
Lumières Abigail Fowler
Bande son, régie son Stéphane Monteiro
Musiques additionnelles Uptown Piano Man, The Piano Bar Cocktail Lounge, Mozart, Cosi fan tutte, Soava sia il vento, Le nozze di Figaro, K 492, L’ho perduta…, Don Giovanni, K 527, ouverture, The Original Movies Orchestra, Star Wars Main Title (Tatooi Electro Mix), Star Wars, Xerox & Freeman, Trance Mix vol. 8
 
 
FR Le verrou est d’abord un tableau de Jean Honoré Fragonard, peint à la fin des années 1770, qui servit de nombreuses fois d’illustration à des couvertures de livres, notamment celle des Liaisons dangereuses de Laclos.
Sur ce tableau, un homme enlace une femme et, du même mouvement, ferme le verrou de la porte. La femme est entre pâmoison et repli. À gauche, le lit, lui, est défait et en désordre sous une grande tenture rouge tandis qu’une pomme trône dans la lumière et qu’un bouquet de fleur gît sur le sol.
Après Je baise les yeux, dans lequel trois femmes racontaient le métier de stripteaseuse tout en se rhabillant et La belle indifférence, qui mettait en tension dix nus féminins de la peinture européenne, récits d’histoire de l’art et récits de travail sexuel, Le verrou continue donc de creuser la question de la sexualité, non pas telle qu’elle se vit mais telle qu’elle se représente, « non pas celle réellement vécue par chacun, mais (…) le dialogue continu qu’il y a entre discours, pensées, images, imaginaires construits par la culture occidentale, et réponses produites par nos cerveaux, qu’elles soient en phase ou en opposition à cette culture » comme l’énonce Gaëlle Bourges. Le verrou propose donc un travail sur les codes, qu’ils soient discursifs, visuels ou corporels. Partant du principe que la peinture fut, avant la photographie et le cinéma, la seule façon de figurer le réel et a donc porté les constructions sociales, politiques, culturelles des époques dans lesquelles elle a émergé, la pièce déconstruit l’histoire de la représentation occidentale. En recréant l’image du tableau de Fragonard, mais en faisant rejouer la scène avec des variantes polysexuelles en même temps que s’y emmêlent différentes strates de discours d’histoire de l’art (Daniel Arasse, entre autres) augmentées de fictions imaginées par les performers, Gaëlle Bourges veut « libérer du non représenté », c’est-à-dire faire trembler le carcan supposé naturel du couple hétérosexuel dans la chambre à coucher.
Avec Le verrou, la chorégraphe poursuit son entreprise de déverrouillage des représentations, en introduisant du doute, de la dérision, de la distance.
 
EN Le verrou (the lock) opens with a representation of the eponymous picture Jean Honoré Fragonard painted around 1778. After Je baise les yeux, La belle indifférence and En découdre (un rêve grec), Gaëlle Bourges’ work is still exploring the field of sexuality – not the sexuality we actually experiment, but its various representations, the endless dialogue between discourse, thoughts, images, imaginations built by western culture, and the answers which our brains produce, whether they are, or not, in step with this culture. Le verrou mixes official art history and fictional art stories, reminiscences from the Age of Enlightenment, imaginary libertinage and pre-revolutionary atmosphere, physical performances on a bed and discursive performances at a table.

 
au même programme
THABISO HECCIUS PULE /
HECTOR THAMI MANEKEHLA

(Afrique du Sud)


COMPLET


AUTOUR DU SPECTACLE
Conférence
"Quand la danse parle du genre"
ven 24 mai / 18:00

LA PRESSE EN PARLE
Mouvement
 
















Production déléguée Association Os
Coproduction Ballet de l’Opéra national du Rhin - Centre chorégraphique national de Mulhouse, Centre chorégraphique national de Tours, Ville de Morsang-sur-Orge
Coréalisation PACT Zollverein - Essen, Emmetrop - Bourges
Soutien DRAC Île-de-France (aide au projet), Conseil général de l’Essonne, ADAMI, La Ménagerie de Verre - Paris (dans le cadre des Studiolab), Centre national de la danse – Pantin et La chaufferie/Cie DCA (Saint-Denis) pour le prêt de studios.
 
 
Parcours Gaëlle Bouges intègre la section « danse contemporaine » d’une école privée à Paris à l’âge de dix neuf ans, après de nombreuses années de danse classique, puis de modern’ jazz et de claquettes. Au bout de deux ans elle privilégie une formation auprès d’un seul et même professeur, pendant cinq ans. Après ces sept années, elle crée une première structure de travail, La Compagnie du K, et signe trois pièces L’Ange et le Soleil, La vie de Barbara Haynes (avant sa mort) et Le Marin Acéphale. Elle entreprend également une Licence et une Maîtrise en Arts du Spectacle mention danse à l’Université Paris 8, et fonde une nouvelle structure, le Groupe Raoul Batz, qui invente et signe à trois une déclinaison de performances intitulée Homothétie 949 ou Les Contours Progressifs de l’Index 10, une étude sur le corollaire entre l’invention de la perspective centrale, l’anatomie, la naissance de la scène dite à l’italienne, les automates, et le cogito de Descartes. Suivent L’Âne, un solo signé seule ; Strip, une performance à quatre ; Je Baise les Yeux est à la fois le prolongement de la question sur l’oeil posée par Homothétie 949, et le fruit de la réflexion entamée avec Strip : une tentative de travailler l’état du regard sur les corps nus (majoritairement féminins) ; La Belle Indifférence insiste ; En Découdre (Un rêve Gec) propose une solution à la crise grecque en rendant hommage à l’Antiquité et à l’efficacité nulle des assignations de genre et de sexe.
Gaëlle Bourges a également suivi des études de Lettres Modernes et d’Anglais, une formation en clown et masques de commedia dell’arte, en art dramatique au Théâtre École du Passage à Paris. Elle a enseigné la comédie musicale, la danse, le théâtre, travaillé en tant que régisseuse plateau à la BNF pendant cinq années, puis comme strip-teaseuse pendant deux années et demi, continue d’enseigner la danse ponctuellement, est diplômée en « Éducation somatique par le mouvement » - École de Body-Mind Centering. Égérie de Pepita Wald, elle a joué dans tous ses films. La Belle Indifférence est présentée aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, en 2010.