Concept Barokthegreat
Chorégraphie, danse Sonia Brunelli
Musique originale sur scène Leila Gharib
Regard chorégraphique Marco Villari
Costumes Biscuit And Ball
Son Francesco « Fuzz » Brasini
FR Un corps se lève, en débardeur couleur chair et pieds nus, cheveux tirés en arrière. Il s’avance et bouge au rythme régulier, imperturbable des percussions de Leila Gharib. Intitulé Fidippide en référence au messager grec Phidippidès qui aurait parcouru les quarante-deux kilomètres séparant Marathon d’Athènes pour annoncer la victoire contre les Perses en 490 avant J.-C., Barokthegreat propose un solo qui joue du mouvement jusqu’à l’exténuation – la légende veut que le fameux Phidippidès expirât à son arrivée, annonçant la bonne nouvelle dans un dernier soupir.
Sonia Brunelli s’attache en effet à déployer un mouvement patient et toujours recommencé, concentré sur la station debout, simplement tendu entre point de départ et point d’arrivée. Telle une vrille (la pièce a d’ailleurs failli s’appeler Trivella du nom désignant un outil d’artisan médiéval dont la fonction était de forer des trous dans le bois), Sonia Brunelli poursuit patiemment et inexorablement sa trajectoire. Elle accède ainsi à une dimension qui rappelle la transe et les rituels. Épousant les rythmes, elle danse comme on ferait une cérémonie d’envoûtement dans laquelle chaque élément jouerait une partition solitaire et pourtant nouée. La musicienne disparaît derrière un filament de lumière mais poursuit inlassablement les percussions, les trois projecteurs ramassés au milieu se font face, sculptures immobiles éclairant différemment le corps qui s’approche ou s’éloigne. La chorégraphe compose ainsi une danse qui travaille le corps machine, robotique, et le corps matière sculpté par la lumière, en résonance avec la musique, percussions seules ou accompagnées de musique électro qui se risque à la mélodie, enveloppant la scène d’une dimension obsessionnelle.
Le corps semble prendre son envol, mais reste cloué au sol. Messager condamné à courir, à errer, et à revenir à son point de départ, il obéit pourtant toujours à la loi du mouvement, machine musicale vivante et entêtée.
EN « Fidippide […] is the emule of the Attic warrior, a fitness of the bloody battle of Marathon and herald who bore the news of victories during the long run only then to exhale it with his last breath. When Barokthegreat and I thought of the title of the piece, at one point the term gimlet came up. A gimlet is a medieval craft tool used to drill holes in wood. This is how we worked: there are no evocative images piling up in this work, there is nothing visionary; instead there is a patient and exhausting movement timing on a specific point, wearing it out until makes a hole, the beginning of every vision. » Marco Villari