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Rencontres Choregraphiques 2012
LISBETH GRUWEZ :  RENCONTRES CHOREGRAPHIQUES 2012
Sam 12 MAI / 17:00 >> La Chaufferie / Saint-Denis
Dim 13 MAI / 18:00
LISBETH GRUWEZ
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LISBETH GRUWEZ / Voetvolk (Belgique)
"It’s going to get worse and worse and worse, my friend"
45 minutes
Solo


Conception, danse et chorégraphie • Lisbeth Gruwez
Composition, créateur sonore et assistant • Maarten Van Cauwenberghe
Costumes • Véronique Branquinho
Conseiller • Bart Meuleman
Lumières • Harry Cole, Caroline Mathieu
 
 
Dans My life in the bush of ghosts, en 1981, Brian Eno et David Byrne avaient mélangé des rythmes envoûtants et des voix de prédicateur. Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberghe ont appliqué cette « méthode » à la danse. Seule en scène, vêtue d’une chemise blanche boutonnée jusqu’au col et d’un pantalon gris, cheveux courts, sourire fin, Lisbeth Gruwez semble jouer le chef d’orchestre devant une scène vide, dirigeant ou repoussant une foule, égrenant des postures affirmatives, des saluts. Essentiellement face au public, elle traduit en mouvement les paroles du télévangéliste ultraconservateur Jimmy Swaggart. Extrêmement précise, épurée, la danse de Lisbeth Gruwez forme ainsi un curieux écho avec la bande-son. Entre la voix masculine et sa présence se crée un étrange pas de deux, à la fois en symbiose et totalement décalé. D’abord, le jargon est amical et pacifique, mais cède bientôt la place à un désir compulsif de persuasion. La voix se met à hurler, à vociférer des fragments, des phrases, dans lesquels on reconnaît la petite musique du prêche tandis que la danseuse est gagnée par la transe et produit des mouvements de plus en plus syncopés. En prenant les « habits de l’orateur » et en accompagnant les paroles de sa danse / transe, Lisbeth Gruwez expose ainsi la part compulsive de certains discours et fait apparaître la violence qui les sous-tend. Il y a quelque chose du Dictateur de Chaplin dans sa pièce : entre imitation et distance, le corps désosse la trame des mots et dévoile ce qu’ils recouvrent.
Par les temps qui courent, It’s going to get worse and worse and worse, my friend résonne ainsi avec une inquiétante familiarité.
 
 
A speech can be a mighty weapon. Throughout the centuries it has enthused countless masses and galvanized them into action, for better or for worse. It has unleashed revolutions and fueled wars. Just by the power of words. But a speech does not only enthuse the hearers, often it also transposes the speaker into a state of trance. Then he loses himself in a stream of words, in an obsessive, ecstatic way of speaking. The power of a speech often depends on the trance of the speaker. In It’s going to get worse and worse and worse, my friend Lisbeth Gruwez dances the trance of that ecstatic speechifying. In the process, she takes advantage of fragments from a speech by the ultraconservative American televangelist Jimmy Swaggart. Initially the parlance is friendly and pacifying, but from his compulsive desire to persuade transpires growing despair. Eventually it exposes its deepest nature: violence.
 
 
Production · Voetvolk vzw
Coproduction · Grand Theater Groningen, Troubleyn / Jan Fabre, Theater Im Pumpenhaus
Diffusion · Key Performance
Soutien · Provincie West-Vlaanderen, Vlaamse Gemeenschap
 
Navette gratuite au départ de Paris
 
Au même programme • An Kaler (Autriche)
 
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Parcours de Lisbeth Gruwez

Lisbeth Gruwez 
pratique la danse classique dès l'âge de six ans. En 1991, elle est admise à l'Institut Stedelijk voor Ballet à Anvers, où elle a la possibilité de poursuivre sa scolarité. Après avoir étudié la danse contemporaine chez P.A.R.T.S., de 1997 à 1998, elle débute sa carrière professionnelle en intégrant la compagnie Ultima Vez, dans le projet de Pasolini Heaven and Hell et Away From Sleeping Dogs.
Un an plus tard, Lisbeth Gruwez décide de travailler avec Jan Fabre, démontrant ses talents dans Tant que le monde a besoin d'une âme de guerrier, suivie de Je suis sang, présenté à Avignon. Elle crée l'événement dans cette pièce très controversée sur la figure, implicite, du Christ, en apparaissant nue et en transe. La jeune danseuse sera dès lors sa muse. En 2001, elle joue dans le film de Pierre Coulibeuf Les Guerriers de la beauté, sur le travail de Jan Fabre.
Lisbeth Gruwez s'associe ensuite avec Grace Ellen Barkey, dans Few Things et Cry Me A River, de Riina Saastamoinen. Toujours en 2003, elle réalise la chorégraphie de See-Sick, une production Polydans, et danse dans Foi, des Ballets C. de la B./Sidi Larbi Cherkaoui. Sa carrière ne cesse d'atteindre son paroxysme puisque Jan Fabre lui dédie, en 2004, un solo : Quando l'uomo principale è una donna. Elle participe également à l'installation Origine (2004), avec Peter Verhelst, et à Prayer of a weeping horse (2006), une création d'Andy Denys. En 2008, Lisbeth Gruwez danse, accompagnée de Melanie Lane, dans I !2, une installation signée Arco Renz. En parallèle, elle crée son nouveau spectacle, Birth of Prey.